Je rentre à Chiang Mai. Le bus est à 13h. J'arrive un dizaine de minute avant. Le temps d'acheter une bouteille d'eau fraîche et de me connecter quelques minutes depuis le restaurant dans lequel j'ai déjeuné ce matin. Le bus arrive. Je m'approche de la porte avant mais le chauffeur me fait signe que je dois attendre. Il est moins cinq et le bus est à 13h. Il repart à vide. C'est un autre bus qui arrive cinq minutes plus tard. Le chauffeur n'attend pas, à peine arrivé il redémarre. Nous sommes pas beaucoup à être monté à Tha Ton. Deux jeunes militaires, une famille peut être et moi. Je paye 1000 bath à l'homme du bus sans bien savoir quel est le prix du trajet, il me semble avoir lu 300 bath sur un blog. Je n'ai pas de monnaie de toute façon. Il me rend 10 bath. Flûte je ne pensais pas que ça coûterait aussi cher. Mais l'homme me signe d'attendre. D'autres personnes montent à bord. Le bus ne s'arrête pas, ils montent en marche. Deux moines, l'un âgé, l'autre jeune, un homme que je pense aveugle jusqu'à ce qu'il retire ses lunettes, des femmes qui s'installent juste derrière moi et un groupe de jeunes filles. Pas d'étrangers. L'homme du bus se dirige vers les nouveaux passagers pour s'enquérir de leur destination et réclamer le montant dû. Dans sa main une boîte, cylindre de métal, dans laquelle sont roulés les tickets. Cela me rappelle un peu l'épisode du train dans le voyage de Chihiro. Il revient vers moi pour me rendre la monnaie. Il attendait d'avoir l'appoint. Les places sont faites pour des gens menus mais elles sont confortables. Enfin je verrais ce que j'en pense dans 3 ou 4 heures. L'air qui pénètre par les fenêtres entrouvertes est frais. Ça fait du bien car je crois que le soleil m'a un peu tapé la tête lors de l'ascension de la montagne de Tha Ton ce matin. Je me sens fatiguée.

Trois quart d'heure plus tard, on s'arrête au marché de Fang. Le chauffeur stop le moteur. Je me doute que nous avons un peu de temps pour faire des emplettes mais je ne sais pas ce dont je dispose. Je n'ai pas envie de revivre la même mésaventure qu'au Pérou (j'étais partie manger avec Vane et le bus était parti sans nous... nos amis dormaient à bord et personne n'a fait attention à notre absence. Quand finalement quelqu'un s'en est rendu compte, il a demandé au chauffeur de s'arrêter sur le bord de la route et nous les avons rejoint en moto-taxi. Heureusement ils n'étaient pas très loin). La réponse de l'homme du bus ne m'aide pas beaucoup. "Song" me dit-il en faisant le signe deux avec ses doigts. Deux minutes ? Ça me paraît peu. Dans le doute je m'empresse d'acheter des tranches d'ananas sur le stand le plus proche. N'entendant pas le moteur, je m’aventure un peu plus loin. Malheureusement les gyozas qui me font de l'œil sont au porc. Je me contenterai donc de fruits. Le bus se rempli d'un coup. Et avec les passagers odeur de bouffe, bruit de plastique et de mastication. Le bus ne part pas. J'avais largement le temps de faire un tour. Toujours aucun farang (étrangers en thaï). Les gens semblent hésiter à s'asseoir près de moi. J'expérimente finalement l'étroitesse des places quand un homme assez corpulent n'a pas le choix que de s'installer à mes côtés. Le trajet qui promettait d'être agréable met subitement mes nerfs à vif. Je suis coincée entre cet homme, qui ne semble pas vouloir faire d'effort pour ne pas s'étaler et la fenêtre dont le rebord me rentre dans le bras, aucune place pour mes jambes puisque j'ai tenu à garder mon sac avec moi. La circulation s'intensifie et l'on roule tout doucement ; l'air frais qu'offrait la vitesse n'est plus qu'un souvenir. Heureusement les ventilateurs se mettent en marche. Et j'ai l'impression d'être l'impression d'être secouée comme une feuille de salade dans une essoreuse par dessus le marché. Quelle honte, je me plains alors que certain sont debout depuis des heures s'accrochant à la barre du plafond. Personne ne dit rien, ni ne soupire. J'ai de la chance, je suis assise et quand j'ouvre les yeux entre deux sommes, sous mes yeux un paysage magnifique.